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À la rencontre de Franck Dupront, un nutritionniste qui replace le bien-être animal au cœur de l’alimentation chez les bovins

Il y a quelques jours, nous vous dévoilions un documentaire vidéo au cœur de notre activité sur le marché de Rungis. Nous allions également dans ce reportage à la rencontre de ceux qui font de GRG Maison des viandes, LE grossiste aux produits d’exception, en nous rendant chez notre producteur de viande charolaise, Charles Guedgou, puis chez l’un de nos plus fidèles clients, Jean-Christophe Prosper. C’est ainsi que nous avons décidé de nous intéresser à l’un des autres acteurs essentiels à l’élevage de bovins et à la production de viandes à la qualité inégalable, Franck Dupront. Un nutritionniste qui œuvre chaque jour pour faire rimer élevage et bien-être animal au travers de l’alimentation.

Bonjour Franck, vous vous êtes exercé durant vingt ans dans des coopératives d’aliment du bétail avant de vous mettre à votre compte en tant que nutritionniste spécialisé auprès des bovins. Pourriez-vous d’abord nous décrire quel est votre quotidien aujourd’hui et depuis quand travaillez-vous auprès de Charles Guedjou ?

« Je travaille avec Charles depuis maintenant six ans. Au quotidien, je m’occupe d’une seule espèce animale, les bovins.
Au-delà du simple fait de calculer les rations de chaque animal dans un élevage, je passe aussi beaucoup de temps à regarder le comportement des animaux. C’est ce qui me permet de détecter toutes les anomalies du non-respect des bases de l’alimentation, contribuant au bien-être de l’animal. En effet, on peut calculer la meilleure ration du monde en ayant l’aliment le plus performant, si les bases ne sont pas présentes, le travail est inefficace. »

Et justement, pouvez-vous nous dire quelles sont ces bases ?

« Elles sont multiples : pierre de sel ; fourrage frais et aérée à disposition et à volonté, surtout accessible et de bonne qualité ; un aliment conforme aux objectifs de production ; un couchage parfait car un animal qui se couche et qui rumine est un animal qui se sent bien. L’eau est également un élément primordial mais souvent trop sous-estimé par les éleveurs. Il faut savoir qu’une vache peut boire entre 12 et 15 litres d’eau à la minute. A ce sujet, parmi les signes évocateurs d’un problème dans le bien-être de l’animal, il y a celui qui consiste à observer si celui-ci lève la tête plus de 5 fois. Si c’est le cas, il faudra réagir rapidement car ils n’ont normalement pas le temps de boire.
Il est également important pour l’éleveur et le nutritionniste de faire appel à leurs sens en regardant, écoutant et observant tout comportement anormal qui puisse être corrigé. Par exemple, si un animal mange de la terre ou du fumier, c’est le signe d’une carence en oligo-éléments ou en sel.
Je ne conseillerai jamais assez de veiller au confort du bâtiment où vivent les animaux. »

Selon vous, quels sont les apports nutritionnels à apporter pour obtenir une chaire d’exception ?

« Je dirais que la qualité nutritive des matières premières apportées est primordiale. Là, on va retrouver des graines de lin extrudées hyper riche en oméga 3 (persillé de la viande) ; de la luzerne pour obtenir une belle couleur de viande et pour que l’animal rumine bien ; des minéraux avec surtout l’apport de sélénium qui va prendre soin du muscle (un apport essentiel pour la race cularde, fragile du cœur et à ce titre rappelons que le coeur est un muscle. Enfin, il y a la vitamine E qui aide à limiter l’oxydation de la viande à l’étalage.

Le plus important c’est de pouvoir approcher la meilleure dégradation des aliments en même temps (entre 2 et 6 heures de digestion), pour une synergie parfaite et une optimisation maximal de la ration. Il faut se rappeler que l’on ne nourrit pas une vache, on nourrit des milliards de micro-organismes.

Quel est la race bovine qui requiert le plus de soins nutritionnels ?

« Ici, il n’est pas seulement question de la race. Plusieurs autres facteurs entre en jeu :
l’âge ; la durée d’engraissement ; le type d’animaux à l’intérieur d’une même race. Au cœur, d’une même race, on va retrouver taurillons, génisses, culardes, vaches, bœufs, qui n’ont pas tous les mêmes besoins.
Je dirais que les races les plus difficiles à conduire vers l’alimentation la plus en équilibre avec leurs besoins sont la parthenaise, la blonde d’aquitaine et hors race la cularde. Celle que possède principalement Charles. »

Un grand merci à Franck pour tous ses secrets nutritionnels utiles aux éleveurs et à tous les acteurs de la filière.

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